Habituellement, les objets microscopiques sont
observés
en lames minces éclairés par transparence. Il n'y
a qu'aux
faibles (<100x) grossissements des microscopes
stéréoscopiques
que l'on observe en éclairant par dessus de coté.
La métallographie
fait exception et la surface des échantillons aplanis y
est éclairée par des dispositifs
spéciaux qui
illuminent dans l'axe de visée le sujet par un miroir
semi transparent.
Pour essayer ces dispositifs en biologie, j'ai d'abord acquis en occasion ce microscope métallographique Olympus BHC. Le dispositif d'éclairage est visible au dessus à gauche en noir. Il allonge le trajet optique de 4 cm et les objectifs M (5,10,20 et 40x) semblent parfocaux pour la longueur de tube de 20cm (au lieu de 16 habituellement). A la différence des objectifs habituels; ils sont calculés pour l'observation sans lamelle. La lumière d'éclairage passant par l'objectif et y revenant directement , c'est un dispositif dit "à fond clair" |
J'ai essayé d'abord de
regarder des objets adaptés, type
surfaces métalliques comme des pièces de monnaie,
puis des objets plans comme cette feuille de papier imprimée.
obj.5x; h=0,36mm | obj.10x; h=0,18mm | obj.20x; h=0,09mm | |
(images très agrandies du fait du petit capteur de la caméra vidéo utilisée) |
Mais mon but est de réaliser
des observations
d'objets biologiques.
J'ai d'abord testé des feuilles de la fougère
polypode et des ailes du papillon
paon de jour.
objectif 40x dans les deux images; scan de dias 24x36.
Ce système permet d'atteindre
des grosssissements beaucoup plus
élevés que les microscopes
stéréoscopiques. Mais la distance de travail
très
courte nécessite des précautions et il apparait
un problème du aux irrégularités
des sujets biologiques: des reflets abaissent le contraste de l'image.
Le travail
en lumière polarisée les atténue
beaucoup et donc est souhaitable.
D'autre part, la profondeur de champ est très faible.
Ces difficultés expliquent le faible succès de ce
système parmi les biologistes.
Bien sur par rapport à des images de microscopie
électronique à balayage, la
netteté manque ! Mais c'est en vraies couleurs et
nécessite très peu de préparation.
En avril 2002, j'ai
complèté le jeu d'objectif avec un 1,3x
trouvé en
occasion.
Il donne un champ observé de 15mm. Malheureusement j'ai eu la déception de découvrir qu'il n'est pas parfocal avec les autres et nécessite une distance de travail élevée (presque 5cm) peu pratique... Il est aussi plus sensible aux reflets et en pratique il faut l'utiliser en lumière polarisée avec l'épiilluminateur. |
Je souhaitais essayer l'éclairage "en fond noir" , supposé moins sensible aux réflexions. En octobre 2003, j'ai pu trouver en occasion avec l'illuminateur épiscopique adapté, un jeu d'objectifs permettant le fond noir en lumière réfléchie avec mon microscope Olympus.
En fond noir, cela signifie que la lumière éclairant le sujet ne rentre pas dans l'objectif d'observation. Cela passe par une optique d'éclairage en anneau autour de chaque objectif dont le diamètre est plus grand que la norme RMS par conséquent. (d'ou la nécessité d'un revolver porte objectifs spécifique) Ce sont aussi contrairement à mes autres objectifs, des optiques "à l'infini" dont la lentille de focalisation est dans l'illuminateur. Voici mieux qu'un texte, un schéma de ce système d'éclairage: |
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fond clair
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fond noir
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Manifestement, le rendu du fond noir est plus naturel. En fond clair, la surface brillante du film apparait grise.
De plus, l'éclairage en fond
noir supprime les réflexions
gènantes qui nécessitent la polarisation en fond
clair. L'image
correspond à celle d'un
stéréomicoscope, (le relief en
moins!), mais avec des grossissements le dépassant (de 100x
à
500X).
C'est donc une découverte naturelle de détails
d'objets non préparés
qui est rendue possible.
Malheureusement, la très
faible distance de travail des
objectifs forts ne permet guère de les utiliser avec des
sujets naturels
non aplanis.
(pour le 20x, avec 1mm, c'est encore utilisable, pour le 50x, avec
0,3mm, c'est
ingèrable avec des sujets non plans)
Il me faudra un objectif à longue distance de travail!
Par ailleurs, la profondeur de champ est toujours
extrèmement faible.
Malgré ces difficultés, voici quelques tests.
Voici des détails
d'une feuille
de Pelargonium en fond clair et en fond noir (objectif 10x)
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Quand un arrière plan est présent, le fond noir me semble plus flatteur. Mais les poils se détachent très bien aussi en fond clair. | ||
Sur ces vues de la face
inférieure, les reflets sur
les cellules en fond clair sont atténués en fond
noir. La faible profondeur de champ reste un handicap. Les poils dressés apparaissent flous. |
Le bon piqué obtenu sur ces écailles de papillon et l'aspect naturel du sujet en fond noir, m'incitent à poursuivre mes essais!
A l'automne 2004, je vais le faire
d'autant plus que j'ai trouvé
un statif simillaire avec un objectif 50x à longue distance
de travail.
Faites des sugestions à l'auteur: <Daniel Nardin> |